La conférence du 10 décembre avait pour thème :

« La situation de la laïcité en Alsace, la charte de la laïcité dans les établissements scolaires publics, les conditions particulières de la laïcité dans l’enseignement supérieur...
Autant d’éclairages à partir de situations différentes pour nous permettre d’analyser cette évolution, les enjeux actuels et futurs.. »

avec :
Françoise Olivier Utard,
et
Jean Louis Auduc,

Semaine de la laïcité - Union Rationaliste- Métropole Nord –

Conférence le 10 décembre 2013 au théâtre Pierre de Roubaix à ROUBAIX

Introduction à la conférence : images

La laïcité, sujet neuf ? ou rebattu ?
La question peut toujours se poser, mais compte tenu des difficultés et des incompréhensions que l’on peut rencontrer à son sujet, et face aux enjeux de société qu’elle représente, ce travail d’analyse, et de débats reste nécessaire et fortement ancré dans l’actualité.

La semaine de la laïcité, calée autour la date du 9 décembre, fait référence à la loi du 9 décembre 1905. Cette date reste un repère important à nos yeux, car elle assure le respect des convictions individuelles tout en empêchant la pression de groupes de quelque conviction philosophique que ce soit sur la société. (Les modifications apportées par les gouvernements successifs depuis cette date, jusqu’à l’heure actuelle, l’ont largement dévoyée).

C’est un enjeu de société essentiel, particulièrement en période de crise politique, économique et sociale.

Les références religieuses sont de plus en plus souvent exploitées à des fins politiques. Les convictions ne sont, le plus souvent, plus considérées comme des choix personnels. Les citoyens sont affectés à des catégories religieuses, sous couvert de « traditions » considérées comme inamovibles et liées à l’origine géographique de chacun. Cette situation favorise et entretient les divisions.

Les soi-disant « racines chrétiennes » de la France oublient sans vergogne ses « racines laïques », (Montaigne, Diderot, siècle des lumières, Révolution, Commune de Paris, etc...), racines plus récentes que celles du moyen age certes, mais tout aussi fortement ancrées dans nos traditions, Elles représentent des traditions d’ouverture, respectueuses de tous sans discrimination.

Nous avons besoin de cohésion et de solidarité pour combattre cette société inégalitaire, pour conduire des actions collectives et coordonnées face à la situation politique et économique.
Nous nous opposons à toute forme de discriminations, qu’elles soient économiques, xénophobes, racistes, homophobes, ou liées à une conviction philosophique personnelle.

La laïcité est une valeur universelle, elle met les individus à égalité,
Elle ne peut être utilisée, ni pour rejeter un citoyen sur la base de ses convictions philosophiques et religieuses, ni même à l’inverse, pour lui attribuer une forme de « protection compassionnelle », ni pour lui assurer une quelconque promotion,

Henri Pena Ruiz : « Il convient de se méfier d’une démarche qui consisterait à justifier, à substituer à l’injustice sociale, la permissivité en matière de signes et de pratiques liés à une conviction spécifique. Par ailleurs,il fait arrêter avec cette sorte de protection infantile des êtres en disant qu’il faut respecter les religions. Les religions ne sont pas respectables, pas plus que les idéologies. Ce qui est respectable, c’est la liberté d’adopter une religion, et ce n’est pas la même chose ! »(actes de « la laïcité critique » – 22 sept 2012 – CAL- Bruxelles) :

Ces positions qui ciblent sur un courant de pensée particulier, quel qu’il soit, restent discriminantes et non laïques.

En conclusion, dans l’esprit de la « philosophie » de la loi 1905 :
La liberté de conscience de chacun est fondamentale, c’est l’élément central de la Liberté individuelle.
La République ne reconnaît pas de groupes de conviction, philosophique ou religieuse, sources de méfiances, tensions et situations de violences, voire de guerre, inter-groupes (comme dans les pays construits sur cette logique)
Mandela ne s’y était pas trompé.
Après la violence de l’apartheid vis à vis des populations noires d’Afrique du sud, il avait lutté contre ces discriminations en cherchant systématiquement , dans la lutte vers l’égalité, à associer toute la population, sans discriminations, malgré les griefs de ceux qui avaient subi cette domination raciste.

Pourtant, la période actuelle montre que finalement, nous avons beaucoup à faire pour reconstruire ou au moins re-dynamiser ces valeurs.

Qu’en est-il
du statut de l’Alsace Moselle (statut récemment réaffirmé par le gouvernement) ?
Des différents secteurs de l’éducation nationale, de l’université, de la recherche ?....

La conférence proposée par l’UR-MN, s’inscrit dans le cadre de ses actions .

La conférence du 10 décembre avait pour thème :

« La situation de la laïcité en Alsace, la charte de la laïcité dans les établissements scolaires publics, les conditions particulières de la laïcité dans l’enseignement supérieur...
Autant d’éclairages à partir de situations différentes pour nous permettre d’analyser cette évolution, les enjeux actuels et futurs.. »

avec :

Françoise Olivier Utard, Maître de conférences en histoire à l’Université de Strasbourg, 
Responsable de la commission laïcité de l’Union Rationaliste.

Jean Louis Auduc, professeur d’histoire, à l’université de Nanterre, membre du haut comité à l’intégration.

Une quarantaine de personnes étaient présentes à cette soirée, les échanges y étaient très riches.

Vous trouverez sous le lien suivant, le texte des interventions :

De Françoise Olivier Utard
de Jean Louis Auduc (Celle-ci sera retranscrite et mise sur le site prochainement)